« Et dans la houle, nul ne vous entendra crier. »
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Déchirant Souvenir - RP Solo
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Constance Morvan
Humain
Constance Morvan
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Humain
Mer 2 Sep - 19:04
Elle est là. Debout au milieu de nulle part, le long du littoral, un livre serré entre ses bras, juste contre son cœur, alors que ses lèvres délicates effleurent la couverture de ce dernier. Un livre ancien, abimé et poussiéreux, qu’elle semble ne plus vouloir lâcher alors que lentement ses yeux se ferment. Elle inspire une fois longuement. Puis expire. Comme si quelque chose venait d’ébranler sa force habituelle, comme si elle perdait pied, et cherchait indiciblement à se raccrocher aux dernières branches encore existantes à l’intérieur de son esprit. Rare source de lumière et d’espoirs, qui empêchait Constance de se laisser sombrer dans une dépression qui n’attendait plus qu’elle.

Ses yeux désormais humides se rouvrent lentement, alors que dans le silence de la berge, sa prise se desserre sur le vieux livre, qu’avec précaution elle relève la tête, pour laisser son regard se perdre sur l’horizon si familière et réconfortante, en ce jour si horriblement particulier, alors que la brise n’a de cesse que de faire virevolter les cheveux blonds mal attachés.

Joyeux Anniversaire Maman.

Un soupir s’échappe de ses lèvres, alors qu’elle sait déjà que son père est surement assis dans son vieux fauteuil de velours confortable, un verre de vin rouge à la main, un autre trônant sur la petite table d’appoint entre son fauteuil et l’ancien fauteuil toujours vide de sa défunte mère. Il ne l’avait jamais bougé, et personne ne s’y asseyait. Juste en face de la grande fenêtre du salon, d’où on pouvait voir le jardin, que Constance s’évertuait à garder en vie, comme sa mère l’aurait fait. La maison n’avait pas bougé. Rien n’avait bougé. Seule la joie, et l’éternelle lumière de la maitresse de maison avait fui. Ne laissant que la solitude des années à venir pour le pauvre Hippolyte Morvan. Le père de Constance qui ouvrait chaque année la même bouteille de vin rouge, servait deux verres, et s’installait dans son fauteuil à attendre. Espérant vainement que Marie viendrait près de lui s’installer, pour savourer le verre de vin qu’il lui avait servi.

Adrien appellerait peut-être sa sœur, afin de prendre quelques nouvelles, sans aborder la véritable et tragique raison. Un appel que las, Constance redoutait. Un appel qui ne serait composé que banalités d’usages encore et toujours, il lui parlerait probablement de son boulot, blaguerait grassement sur un de ses collègues, sans que jamais cela n’atteigne Constance, sans que cela ne lui tire ne serait-ce qu’un rictus. Adrien faisait ce qu’il pouvait, mais n’avait jamais vraiment les bons mots, et dans le creux immense de son cœur, Constance lui en voulait toujours d’être parti le lendemain même des funérailles, fuyant cette maison, fuyant cette ville, la laissant seule, face à un père dévasté, une grand-mère malade, et une librairie à gérer.

Seule face au monde.

Coincée dans cette ville qui l’aura vu naître.

Et qui la verra sans nul doute mourir.

Elle s’assoit la roche bien peu confortable, adosse son dos contre la roche humide, ne lâchant pas une seconde l’horizon, n’en perdant pas une miette de ce spectacle, de cet endroit, de cette mer, où les cendres de sa mère furent dispersée un matin de Mars, des années auparavant. La brise fait s’envoler le sable, giflant les joues presque rougies de l’âme perdue de Constance, alors que ses mains froides viennent à caresser le livre qu’elle tient toujours contre elle. Un souvenir. Un lointain souvenir. Un de rares souvenir matériel de sa mère.

Constance se souvient avec exactitude de toutes les fois où elle vit sa mère ouvrir ce vieux grimoire, pour y écrire de sa plume fine et délicate, alors que la nuit était déjà tombée sur Cornac. Un bien ancien procédé, mais à l’égale de sa fille Madame Morvan n’était que bien peu intéressée par les méandres de la technologie. Constance n’a jamais su ce que sa mère écrivait dans ce grimoire, et bien qu’elle l’eut toujours en sa possession, elle n’avait jamais eu le courage de l’ouvrir. C’était trop dur. C’était au-dessus de ses forces. Alors lors des jours difficiles, elle le serrait juste contre son cœur, l’observait de loin depuis le comptoir quand elle fut à la boutique. N’osant le réparer, n’osant frôler les pages anciennes et vieillies par le temps. Tout ce qu’elle espérait Constance c’est que peut-être un fragment aussi petit soit-il de l’âme de sa mère fut toujours à l’intérieur, et que tant qu’elle se refuserait à l’ouvrir pour le libérer, il y resterait.

Ainsi, elle n’était plus seule.
Constance Morvan
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Véritas
Mémoire du monde, main du Destin
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Mer 2 Sep - 19:40
La mer pleure, elle aussi.

Tu peux entendre son chant plaintif alors qu'elle s'affaisse contre la plage en contrebas, léchant la falaise sur laquelle tu observes, perdue dans tes souvenirs. Le temps passe plus vite que tu ne t'en rends compte et lorsque tu émerges de tes pensées, la pénombre est déjà tombée, manteau glacé sur le paysage salé. Une étoile s'allume dans la voûte obscure, puis une autre. Peut-être était-il temps de rentrer pour achever cette journée éreintante. Mais le ciel est beau et l'air du littoral s'était fait doux, comme pour sécher tes larmes d'une main tendre et maternelle.

Une nouvelle lueur s'allume, mais curieusement, elle ne rejoignit pas ses sœurs dans les constellations céleste. Elle provient de la mer en contrebas. Un point blanc, statique, parfois englouti par les vagues qui s'échouent sur la plage. Juste une petite lumière immobile, presque irréelle, qui se détache de la mer d'encre et de ténèbres.

Impossible de voir de quoi il s'agit depuis ton perchoir, il te faudra prendre ton courage à deux mains et descendre les sentiers pentues. A condition que la curiosité te pousse à soulever ce nouveau mystère, évidemment.
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Constance Morvan
Humain
Constance Morvan
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Humain
Mer 2 Sep - 22:27
Alors que perdu sur l’horizon, le regard humide de Constance vient s’échouer sur la rive, comme un appel silencieux de la mer peut-être vers l’âme déchirée de la jeune libraire, alors que vient s’échouer sur le rivage quelque chose. Quelque chose de brillant et de lumineux, que Constance ne peut distinguer de là où elle est. De ce perchoir froid qui lui a permit pendant un instant de se perdre. Une seule chose lui revient en mémoire alors que sa curiosité vient à apparaître au fond de son cœur, balayant un petit peu les nuages noires et pluvieux de cette journée, cette lumière, à cet instant, c’est peut-être un signe.

Constance se demande si elle ne devient tout simplement pas folle, mais une part fissurée d’elle a envie de croire que cette petite chose qui attends là en bas, c’est un cadeau. Un cadeau de sa mère laissée pour elle. Peut-être que ce ne fut qu’un vieux morceau de plastique, un bout de verre d’une vieille bouteille de bière, reste végétatif d’une soirée alcoolisée. Alors au combien il peut être dangereux de descendre dans les sentiers pentus de la falaise, Constance décide quand même de descendre, guidée par une seule motivation, par un seul mot. La destinée. Qu’est ce que cela aurait pu être d’autres.

Habile ses mains gelées viennent à ranger le grimoire de sa mère dans son sac en bandoulière, alors que Constance se redresse, venant à prendre le chemin escarpé pour rejoindre la rive, essayant d’assurer chacun de ses pas, perchée sur des talons qu’elle regrette déjà de porter.

« Constance, Constance, tu n’as pas idée de faire de telles idioties à ton âge »


Un grommellement entre ses lèvres à elle-même, des mots qu’Adrien aurait parfaitement pu tenir s’il avait été là en cet instant. Étrangement cette imitation arrache un léger sourire à Constance, parce que même si la jeune librairie redoute l’appel de son frère, il y a toujours cette part d’elle, qui espère qu’il rentrera à Cornac, ou que peut-être il finira par apparaître sur cette berge, avec son rire insupportable pour hurler après elle, et finir par la suivre dans les rocheuses dans un de ses nombreux costumes bleu marine et ses chaussures vernies. Il grommellerait un « Regarde ce que tu me fais faire ! » avec ce sourire en coin que Constance connait si bien, ce sourire qu’elle n’a pas vu depuis la mort de leur mère, et qui lui manque terriblement.

Elle descends, tâche de prendre les meilleures prise mais la roche glisse, la roche est froide et blesse. Constance sent la roche qui égratigne la paume de ses mains, le bout de ses doigts, elle sent ses chevilles qui tremblent sur ses talons à mesure qu’elle descend le sentier escarpé, espérant ne pas tomber.

Elle se souvient être venu de nombreuses fois ici avec son père et Adrien avant le drame, elle ne compte plus le nombre de fois où ils avaient gravi la roche, ensemble, faisant la course, trouvant cela si facile, alors qu’en descendant à cet instant Constance réalise. Elle réalise qu’un d’eux auraient pu glisser, auraient pu se blesser plus que mortellement. Alors qu’elle est au milieu du sentier, une larme vient s’échouer sur ses joues rougies, durant toutes ces années, durant toutes ces courses idiotes et dangereuses, elle aurait pu perdre bien plus que juste une course. Le cœur de Constance se serre, alors que son esprit tente de revenir à la réalité. Les mots de sa mère, lui revenant comme toujours en mémoire.

« Parfois tout ce qu’on a à faire c’est de se laisser porter. »


Comme un mantra qu’elle se répète à elle-même, comme un sortilège. Constance inspire profondément. Continuant de descendre arrivant finalement jusqu’en bas, les mains écorchées, et les muscles encore crispés de cette descente périlleuse. Tu ne sais pas ce que tu viens chercher Constance, mais ce trésor que tu ne connais pas encore, parce qu’il est apparu aujourd’hui, restera gravé dans ton âme.
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Véritas
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Véritas
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Jeu 3 Sep - 14:11


L'air marin t'accompagne de ses effluves salées dans ta descente prudente mais périlleuse. Des pierres roulent sous tes pieds pour venir s'écraser en contre bas. La nuit semble comme retenir son souffle dans un silence scrutateur alors que finalement ton périple prend fin. Le sable t'accueille, brillant sous les langues d'écumes qui s'échouent paisiblement. La lueur n'a pas faibli, elle est toujours là où ton regard l'a laissé quelques minutes plus tôt, patiente. Et alors que tu te rapproches de ce trésor que ton esprit imagine déjà, tu cernes de mieux en mieux à quoi tu as affaire.

Les yeux d'encre du blanchon t'observent, puits humides et sans fond vers les profondeurs de l'océan. Tu te rends compte que le petit être ne luit pas vraiment : sa fourrure blanche comme neige ne fait que se détacher des vagues sombres et refléter le sourire croissant de la lune. Tu remarques que son petit corps est tourné vers toi et que son museau se soulève, humant l'air de ses moustaches noires. Il pousse un petit cri, qui ressemble à s'y méprendre à un gémissement plaintif.

Ou un appel.
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Constance Morvan
Humain
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Humain
Jeu 3 Sep - 16:59
Le regard de Constance ne peut se départir de ce qu’elle a sous les yeux, alors que lentement mais surement avec une grande précaution et de petits pas presque hésitant elle s’approche. Elle se sent comme hors du temps, comme si brusquement elle avait quitté Cornac et son littoral, comme si elle était ailleurs. Parce que si elle s’attardait sur le probabilité de trouver en ce lieu un Blanchon, c’était tout simplement impossible, cela repoussait bien trop les limites viables de la Science et du comportement animal pour Constance.

Mais aujourd’hui ce n’était pas n’importe quelle journée. Aujourd’hui, Constance voulait simplement oublier la logique, juste se laisser porter vers cette aventure que c’était sans nul doute imposée à elle et qu’elle avait fait le choix agripper fermement sans espoir de retour. Rien ne pourrait définitivement expliquer cette journée, mais Constance n’avait nul besoin d’explications.

Et à mesure que ses pas frôlent le sable, à mesure que lentement elle avance, toute son attention se focalise sur les yeux noirs d’encre qui ne semblent ne regarder qu’elle. Comme un dialogue sourd, alors qu’une fois proche de l’animal, Constance s’accroupit, bien peu vigilante que la mer puisse inonder ses chaussures et sa longue robe à motifs. Tout ce qui l’importe à Constance c’est ce qu’elle peut faire pour cet être apparu en cette interminable journée.

« Bonjour toi. Qu’est ce qui t’arrive ? Tu es perdu ? Blessé ? »

La voix est douce, le sourire gracieux reste fin et empli d’une empreinte maternelle que Constance jamais ne revêts. Parce que Constance n’a pas la même relation aux animaux qu’elle l’a aux êtres humains. Elle n’est pas dupe que l’animal ne la comprends pas, mais c’est plus fort qu’elle. Elle se sent obligée de formuler à voix haute les questions, avec peut-être l’espoir d’une réponse aussi abstraite soit elle. Alors que ses yeux bleus scrutent le pelage d’ivoire à la recherche d’une blessure ou d’un signe signification, alors que les vagues viennent de leurs danses successives tremper les chaussures et la robe de la libraire.

Constance ne réalise pas que tout ceci pourrait être bien plus dangereux qu’elle ne l’imagine. Mais elle reste là, accroupie sur le sable froid, avec pour seul et unique témoin la lune, donc la lumière se reflète dans ses cheveux blonds et sur le manteau de velours blanc du blanchon. Le temps est suspendu.
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Jeu 10 Sep - 19:23
Les vagues soulèvent doucement le petit être, qui en un petit coup de nageoires s'approche de toi. Son regard sombre ne te quitte pas alors que tu remarques l'étrange lueur d’intelligence qui en émane. Il semble apaisé par ta voix douce, tes yeux de la même couleur que son océan, tes questions qui restent suspendues entre vous. L'eau ondule contre sa fourrure immaculée, glissant sur elle comme sur des plumes. L'écume t'éclabousse généreusement, mais peu importe n'est-ce pas ? Te voilà fascinée par cette apparition hors du temps et de toute logique.

Le petit phoque fini par arriver à portée de main, son regard d'encre toujours rivé sur le tiens. Il semble un peu hésitant mais tu ne saurais dire pourquoi, tu sens que sa curiosité fini par l'emporter alors qu'il vient te renifler avec prudence. Un second gémissement, plus doux, s'insinue dans la nuit. Une interrogation cette fois, alors que le blanchon semble légèrement pencher la tête sur le côté. Amie ?

Mais bien sûr, tu ne parles pas le phoque, et tout ceci n'est sans doute qu'une projection de ton esprit qui prête des expressions humaines à un pauvre animal perdu. N'est-ce pas ?
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Constance Morvan
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Humain
Lun 14 Sep - 22:56
Comme une conversation muette, comme une conversation figée dans un temps dont l’éclat des vagues n’en est que l’écho imperceptible. La blanchon vient à porter des mains de Constance, elle n’aurait qu’à tendre le bout de ses doigts pour l’atteindre, pour frôler la fourrure maculée et duveteuse. Alors que l’eau vient encore et encore gelée envahir les vêtements de Constance, venant à pénétrer les vieilles chaussures brunes qu’elle a toujours l’habitude de porter, mais peu importe. Rien ne semble troubler la jeune libraire en proie à une fascination interminable pour l’animal devant elle.

Le souffle chaud effleure les doigts fins, alors que Constance se refuse, se contient de bouger pour ne pas effrayer l’animal, incapable de lâcher son regard de celui encre du blanchon. Un gémissement plus doux parvient aux oreilles de Constance, alors que la tête adorable et pelucheuse vient s’incliner sur le côté. Impossible de réprimer le sourire qui lui brule les lèvres, un sourire qu’on aurait pu juger à l’égale d’une enfant en cet instant, alors que Constance, vient à pencher délicatement la tête sur le coté comme le blanchon l’eu fait plus tôt. Tout lui semble si doux à Constance en cet instant, brume légère qui l’enveloppe, comme si le trou béant de son cœur venait de disparaitre pendant un instant.

C’était comme si elle n’était plus elle, ou du moins plus celle d’aujourd’hui, comme si son cœur et son esprit revenait à l’état où ils furent complets et en paix, quand elle ne fut encore qu’une petite fille discrète et souriant, dont la seule interrogation fut de savoir si il ferait assez beau demain pour porter sa robe jaune ou le pull tricoté par Mamie. Cette sensation de chaleur et de complétude où hier n’a pas d’importance et demain est juste une future bonne journée. Des larmes viennent délicatement rouler le long des joues de Constance sans qu’elle n’y prenne la moindre attention. Elle aurait bien pu finir engloutie par l’océan en cet instant qu’elle ne se serait même pas débattue, laissant son corps voguer inerte à jamais sous l’océan.

C’est d’ailleurs une question qui traverse son esprit à Constance, est-elle morte ? Est-ce que tout ceci n’est pas finalement le voyage vers l’au-delà ? S’est-elle jeté de la falaise finalement, à bout de force et de rêves inexistants ? Une possibilité tant de fois envisagée.

Lentement, doucement, avec une précaution particulière, alors qu’un sourire toujours sincère orne son visage, les doigts fins et gelés de Constance viennent toucher, frôler, effleurer la fourrure du blanchon. Une Brise, une caresse, Constance ne sait plus où elle est, ou ce qu’elle fait, elle se laisse porter.
Constance Morvan
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Véritas
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Mar 15 Sep - 18:40
La fourrure sur le bout de tes doigts est humide, mais d'une douceur déconcertante, comme dans un rêve. Tu as l'impression de caresser un nuage, alors que ton esprit s'égare, absorbé dans cette sensation. Le petit animal ferme les yeux avant d'émettre un son mélodieux, plein de l'harmonie des marées, du chant des récifs et des berceuses de la mer. Quelque chose d'indescriptible qui te brise le cœur et te rempli de joie tout à la fois. Tu ne saurais vraiment─

Quelque chose de dur et froid frôle douloureusement ta joue, rompant en un instant la douceur du moment en un gémissement plaintif et un battement de nageoire précipité. Te voilà ramenée sur terre, les vagues glaciales engloutissant voracement tes genoux. Tu as mal et tu es étonnée. Étonnée car tu n'avais pas vu que l'eau était déjà montée si haute, si loin. Si proche. Mais tu n'as pas le temps de t'attarder sur cette constatation que déjà des cris victorieux viennent déchirer le silence.

─ WOW ! Vise les yeux, vise les yeux !

Tu as du mal à comprendre tout ce qu'il se passe, brusquement ramenée à la réalité. Tu notes en un instant brumeux un groupe de jeunes garçons d'une dizaine d'années qui aboient et rient. Tu notes le blanchon gémissant qui tente de s'enfuir en agitant ses petites nageoires avec l'énergie du désespoir, une tâche rougeâtre contre la tempe. Tu notes, enfin, le gros cailloux qui t'a frôlé, à quelques centimètres de toi et un autre, déjà dans la main d'un des gamins.
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Constance Morvan
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Humain
Mer 16 Sep - 2:13
La dure réalité. Froide et brutale sur la joue de Constance alors qu’elle est perdue au milieu du chant mélodieux, de la berceuse agréable et douce du blanchon. Ses doigts automatiquement viennent se poser sur sa joue, en sentant la douleur vive sur son visage, alors qu’un gémissement plaintif vient à ses oreilles. Ramenant Constance à la réalité, alors que l’eau a envahi ses vêtements, lui arrivant aux genoux. Un hoquet de surprise passe ses lèvres charnues, alors que son regard oscille un peu partout. Qu’est ce qu’il venait de se passer.

Le regard bleu de Constance s’attarde sur la tâche rougeâtre, la panique dans les yeux du blanchon qui tente de s’enfuir, alors qu’au loin elle aperçoit la source de cette reprise de conscience.

« Sale petits merdeux. »

La première chose qui vient à l’esprit de Constance ce n’est pas sa propre sécurité, mais celle du Blanchon, alors qu’elle se place devant lui, empêchant les gamins de l’atteindre, se fichant bien de prendre à nouveau un coup avec la pierre. Le cœur de Constance bat la chamade sur ce qu’elle devrait ou non faire à cet instant, sauver le blanchon, pas de doute sur ce point, mais cela n’était il pas dangereux de le laisser seul reprendre la mer avec sa plaie ? L’eau salée aiderait à cicatriser mais cela serait-il suffisant ? Une grimace sur les lèvres de Constance.

« Je vais t’aider, je vais te protéger. »

Peu importait la mer ou le dangereux de la situation, doucement Constance nettoie la plaie de Blanchon à l’aide de l’eau salé, faisant toujours barrière de son corps, aidant finalement l’animal à rejoindre la mer, tentant de ne pas se laisser emporter par la mer, attrapant ce maudit bout de roche pour le fourrer dans sa poche, attendant d’être sur que le blanchon fut hors d’atteinte pour se retourner vers le groupe de gamin, fronçant les sourcils le regard mauvais, furieux, empli de rage.

Ils ne perdaient rien pour attendre.

« Attendez que je vous choppe, et que je dise tout à vos mères, et que je porte plainte à la police pour maltraitance animale. Cela va vous faire tout drôle bande de vauriens ! »

La voix toujours si discrète de Constance est pour une fois parfaitement audible de loin, sévère et sèche. Elle ne rigole aucunement, et son regard ne témoigne que de la haine. Elle ne laisserait pas cela passer, jamais. Ses poings se serrant un peu plus à chaque seconde, laissant ses ongles lentement se planter dans sa peau. Alors que les fards d’une voiture se garant le long de la falaise vint illuminer le groupe de jeunes garçons.

Constance tourne la tête, vérifiant que le blanchon va bien, et qu’il parvient à s’échapper en toute sécurité, veillant toujours à se tenir dans la trajectoire pour que rien ne l’atteigne, sentant les vagues continuer à monter, encore et encore.

Danger. Ce mot traversa l’esprit de Constance, alors qu’elle dégluti un peu difficilement. Mais qu’est ce qu’elle faisait.
Constance Morvan
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