« Et dans la houle, nul ne vous entendra crier. »
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Nouveau départ [Erel]
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Kana Inizan
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Ven 28 Aoû - 14:08
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Les talons claquent sur le sol de la gare, un pas pressé pour se diriger vers les portes massives, ta chevelure rousse fendant l'air alors que le vent salé s'engouffre dans la bâtisse, une puissante inspiration alors que l'euphorie s'empare de ton corps frêle devant la vision familière s'imposant à ta vue.
Tu étais chez toi, enfin. Et c'est avec soulagement que tu t'élances sur le parvis de la gare où les âmes déambulent, un sourire qui vient retrouver ce visage si longtemps figé durant les mois passés, traits tirés et cernes abominables, dernières traces de ton passage en psychiatrie des mois plus tôt.

Un nouveau départ alors que tu retrouves les terres de ton enfance et que tu te laisses porter par ce sentiment de nostalgie grandissant. Soulagement après les choix drastiques que tu avais dû faire dernièrement, celui de couper tout contact avec tes parents et d’abandonner Rennes et ces études que tu aimais tant, il était encore trop tôt pour ton corps affaiblis par les mois d'internement et de traitements abrutissants.

Alors t'avais fais ce que font ces gens dans les séries télé, t'avais tout plaqué, rendu ton appartement et tout laissé derrière, tes années de job étudiant te permettant de subsister un minimum alors qu'au titre d'étudiante en master de lettres classiques avait succédé celui de chômeuse. Un mal pour un bien alors que même si fraîchement SDF tu t'en moques éperdument, te laissant complètement porter par la nostalgie des lieux de ton enfance. Un air apaisé alors que tu montes dans le bus en direction du centre ville avec pour seuls bagages ton sac à main à frange et ta valise à roulette couverte de fleurs rose bonbon. Tu te sens prête à tout affronter, ici et maintenant, prête à tourner une page douloureuse pour un avenir meilleur.

Un tabac à proximité pour y acheter la gazette locale et s'installer en terrasse d'un café du port de plaisance, l'air marin t'avais manqué, vraiment, même le cri des mouettes harcelant les passants en quête d'une gaufre te provoque un profond sentiment de joie.
Roulée fumante à la main, tu bois ton expresso en tournant nonchalamment les pages du journal, prenant des nouvelles de la ville, mais surtout en quête d'un logement. Bingo alors qu'une annonce attire ton attention, celle d'une recherche de colocataire, une idée qui te plait alors que tu avais trop connu la solitude, besoin de sociabilité et de nouveauté. Un sourire qui se dessine sur tes lèvres vermillons alors qu'écrasant ta cigarette tu engloutis ta consommation d'un geste précipité, fourrant le journal dans ton sac pour partir à l'adresse indiquée. T'appellerais en chemin, après tout les premiers arrivés sont les premiers servis et tu comptes bien couper l'herbe sous le pied de tout autre candidat en t’annonçant pour le jour même.

Ta vie te revenais enfin et tu ne comptais plus la laisser filer sans réagir.
Renard devenant le majestueux Phénix.
Kana Inizan
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Erel Aubenac
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Ven 28 Aoû - 16:10
Brrrrr. Brrrrrr. Brrrrrrrrrrrrr.

Bordel de merde. Quel jour on est déjà ? Je laisse mon esprit embrumé tenter de se saisir d'un semblant de réponse avant d'abandonner, lasse. Peu importe. Aujourd'hui sera comme hier et demain sera comme aujourd'hui. Dans un ultime effort, je roule sur ma couverture pourpre, me retrouvant sur le dos. Je regarde le plafond. Le plafond me regarde. Ma tête me fait un mal de chien. Je me gratte le ventre d'un air désintéressé. J'aurai bien dormi un ou deux jours de plus.

Brrr. Brrrrr.

Je jette un œil à mon portable qui danse au rythme des vibrations sur le sol. Comment il est arrivé là, j'en sais rien, pas plus que le corps de la nana qui encombre l'encadrement de la porte de ma chambre. Je la fixe un moment. Sa poitrine se soulève, elle a l'air d'être en vie. Je me relaisse mollement tomber sur mon matelas. Au moins j'aurai pas besoin d'appeler les urgences cette fois. Ah, oui, le téléphone. Je soupire alors que, précautionneusement, je pose mes pieds sur la moquette. Un odeur bizarre flotte dans l'air, relents d'alcool, de café et d'autre chose. Je sais pas si j'ai envie de savoir, au final. Je me saisi du portable alors qu'il entame une nouvelle série de grondements, outré d'avoir été laissé pour compte d'une aussi pitoyable manière. Il devait en avoir vu, des choses.

Numéro inconnu. Je grogne. Je fus tenter d'attendre que ça raccroche. J'entends un bruit immanquable.

EH PUTAIN. Non mais tu vas pas dégobiller là connasse ! C'est de la putain de moquette, va au moins aux chiottes bordel.

Et puis c'était qui d'abord ? Je la regarde s'éloigner d'un air mauvais. Je retourne finalement à mon dilemme, me rendant compte que mon doigt a déjà glissé sur l'appel, l'acceptant par le même coup. A quel moment, aucune idée, et je crois que je m'en foutais.

Ouais, c'est pour quoi ? je grogne, ne prenant pas la peine de cacher mon agacement.
Erel Aubenac
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Kana Inizan
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Ven 28 Aoû - 16:39
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Tes talons claquent sur la rue pavée du port de plaisance, bip qui retentit à tes oreilles alors que les secondes passent et que personne ne décroche, mais le refus est clair et nette, ce n'est pas un répondeur qui aura raison de ta jovialité retrouvée.
Jamais.
Hors de question.

Tu t'attends à devoir laisser un message sur répondeur quand la sonnerie s'arrête, une surprise bien plus désagréable que prévue alors que sous le choc de l'agression téléphonique tu manque de te vautrer, ta cheville gauche ployant sous ton poids alors que ton talon pète entre deux pavés manquant de t'expédier face contre terre. Ta bouche laissant échapper avec délicatesse et poésie. "Putain de merde". Un moment de flottement avant de réaliser la situation, ta main remettant le téléphone à ton oreille alors que de l'autre tu luttes contre ta chaussure pour la retirer dans un équilibre des plus précaires amusant énormément certains passants que tu ignores pour te concentrer sur le téléphone tout en continuant de te battre avec ta chaussure au talon décédé dans son effroyable lutte contre les pavés.

"Oui... Bonjour, j’appelais pour l'annonce. Est-ce que vous cherchez toujours un colocataire."

Monde cruel s'il en est alors que profitant de la situation dans laquelle tu te trouves un gamin te balance littéralement le contenu de sa bouteille d'eau à la tronche alors que tu venais pourtant de triompher de la chaussure rebelle.
Une intonation qui éclate alors que baissant le téléphone tu examines ta si belle robe à fleur rouge trempée, alors qu'il a visé ta poitrine avec précision et perversité. Véritable sentiment d'indignation alors que tu lâches un "fais chier" d'une voix complètement blasée avant de réaliser que tu avais toujours un appartement en jeu au bout du fil. Une voix précipitée alors que tu reprends la ligne.

"Pardon, un gosse vient de me balancer de l'eau sur les seins. Je disais donc que je n'étais pas très loin si vous cherchez toujours un colocataire pour l'appartement."  

Suspens interminable alors que tu viens de réaliser tes mots, bien joué Kana, pour quelqu'un qui fuit l'asile t'as vraiment l'art de te comporter comme une folle furieuse...
Fais chier.
Kana Inizan
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Erel Aubenac
Staffieux ─ Humain
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Staffieux ─ Humain
Ven 28 Aoû - 16:55
Au moins la nana au bout du fil parlait le même langage que moi. Je lève les sourcils en l'entendant s'insurger. Quel jour que ce soit, il n'était bon pour personne apparemment. J'ai un petit moment de blanc quand elle parle de l'annonce. J'ai posté une annonce moi ? Je creuse ma mémoire à la recherche d'un souvenir enfoui qui aurait pu me mettre sur la piste. Pas moyen de mettre le doigt dessus. Elle s'est sans doute plantée. Mais, eh ! Ça tombe plutôt bien comme je cherche justement une colocataire.

J'ai pas le temps de lui répondre par l'affirmative que j'entends un bruit sourd dans le micro qui ne manque pas de faire exploser ma migraine. Oh bordel, cette journée allait être longue... Quelle heure il était déjà ? Et elle était passée où l'autre meuf ? Je me relève, tendant le cou pour tenter de l'apercevoir. Des bruits de vomissement au loin, qui rebondissaient en écho sur le carrelage de la salle de bain. Ah. C'était toujours mieux que la moquette. Je m'approche du rideau de la chambre en écoutant mon interlocutrice me raconter sa vie.

Putain de p'tits cons. Faites gaffe, ils sont hargneux par ici, je préviens, sans la moindre once de plaisanterie dans ma voix. Moment de pause alors que j'ouvre le rideau, laissant le soleil se déverser comme une cascade à l'intérieur de la chambre. Nouveau grognement. Il faisait nuageux, mais toujours plus clair que l'intérieur éternellement tamisé de l'appartement. Vous tombez bien, la place vient de se libérer. Vous voulez passer maintenant ?

Je sais pas trop pourquoi je propose ça. Un feeling. J'ai peut être un peu pitié d'elle aussi, elle a l'air de passer une journée encore plus pourrie que la mienne. Au moins elle pourra se sécher un peu. Et moi, j'aurai une excuse toute prête si d'autres gens appelaient entre temps.
Erel Aubenac
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Kana Inizan
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Staffieux ─ Inné
Sam 29 Aoû - 16:43
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La proposition tombe et c'est la satisfaction qui vient remplacer ta frustration, une jovialité retrouvée soudainement malgré la situation alors que la réponse tombe instinctivement.

"Avec plaisir, je devrai être là d'ici une heure maximum. A toute à l'heure."

Un bip alors que tu raccroches sans demander ton reste. Analyse de situation alors que ton absence de soutien-gorge se remarque habilement suite au passage de ce charmant gamin. Un soupire lasse alors que tu retires ton autre chaussure tout en retrouvant un sourire joviale, malgré la situation les choses prenaient de nouveau une bonne tournure. Un regard malgré tout dépité sur ton talon cassé, t'aimais vraiment ces chaussures, vraiment. Tant pis. Et c'est pieds nues que tu reprends ta route sur les pavés du port de plaisance, les passants te lançant des regards tantôt amusés, tantôt indignés face à ta dégaine, pieds nus et poitrine trempée en train de tirer ta valise à fleur le long de la mer. Les ignorer, voilà ce que tu décides simplement, faire comme si ils ne te regardaient pas et continuer droit devant toi, tête haute et dos droit, tel ces personnages de littérature que la dignité habite au plus haut degrés, tu serais tel ces Cassandre et ces Antigone, fière et digne jusqu'à la fin, enfin tout du moins jusqu'à avoir trouvé un banc pour changer de chaussures.  

Un banc que tu rates alors que tu te figes sur place, une expression en décomposition alors que le murmure se distille à ton oreille, presque inaudible, comme un chuchotement derrière ta nuque, tu te figes avant le volte face, ton corps se retournant brutalement pour se trouver face au néant, le vent balayant ton visage alors que la pression à ton oreille s'estompe comme si elle n'avait jamais existé. Une profonde inspiration alors que tes yeux se ferment, un mantra que tu te répètes comme à chaque fois. Tu n'es pas folle, tout va bien. Tes iris couleur de mousse s'ouvrent à nouveau alors que tu reprends ton chemin. Un banc que tu finis par trouver alors que tu y déposes ta valise dans un effort provoquant une légère suée, le zip retentissant alors que tu l'ouvres délicatement, y récupérant une paire de sandales à la fois confortable et élégante, leçon retenue, finit les talons pour aujourd'hui. Tu frissonnes sous la brise traversant ta robe, tant pis, tu ne pouvais décemment pas te déshabiller ici, faudrait faire avec, mais tu récupères néanmoins un soutien-gorge que tu enfiles sous ta robe devant le regard pleins de jugement d'une grand mère promenant son teckel. Un sourire jovial que tu lui adresses, comme si de rien n'était avant de te relever, fermant délicatement ta valise. Coup d’œil rapide dans le poudrier pour l'inspection avant de le refermer d'un bruit sec pour reprendre ta route, le bruit des roulettes martelant les pavés dans ton sillage alors que tu te diriges vers l'arrêt de bus le plus proche. Un rapide coup d’œil sur ton téléphone, tu devrais être dans les temps alors que le bus pointe le bout de sa carrosserie et que tu t'y engouffres direction la banlieue, adresse dans le GPS alors que tu arrives à destination 20 minutes plus tard, une destination floue quand se dressent devant tes yeux les noms sur l'interphone, prise de conscience brutale d'une donnée pourtant fondamentale.
T'as pas le nom...

Un soupire de fatigue, tu t'exaspères toute seule alors que tu sors ton téléphone pour rappeler le numéro.
T'y peux rien Kana, t'as toujours été tête en l'air.
Manière polie utilisée depuis toujours pour signifier un mot simple et sans équivoque.
Boulet.
Kana Inizan
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Erel Aubenac
Staffieux ─ Humain
Erel Aubenac
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Staffieux ─ Humain
Jeu 17 Sep - 1:25
Je ne me formalise pas quand mon interlocutrice raccroche. Elle avait pas l'air très vieille et sans doute un peu à côté de ses pompes. On ne pouvait pas dire que j'étais spécialement bien placée pour critiquer, présentement, alors franchement, je m'en cognais. J'abandonne ma vaine quête à la recherche de mes chaussons et enfonce mes orteils dans la moquette en essayant de me stabiliser dans mes vertiges soudains. La journée commençait bien. Et je ne me souvenais même pas de la veille. Le portable atterri sans bruit sur le matelas suite à mon lancer expérimenté, tandis que je me dirige en traînant des pieds vers le centre ─ que dis-je ─ le cœur de la maison : la cuisine.

Je savoure un instant la joie féroce que j'éprouvais à la constater vierge de tout individu inconnu au bataillon et attrape nonchalamment la poignée d'un placard pour en dénicher du pain de mie. J'avais une dalle monstre, et les dépouilles de carton de pizza au bacon qui jonchaient la table m'informèrent que ça faisait sans doute un moment que je n'avais rien avalé. Parce que ouais, j'avais eu la bonne idée de devenir végétarienne il y a quelques années de ça, après avoir visionné un documentaire sordide sur les abattoirs. On fait tous nos erreurs, ok ? Je caresse l'idée de briser tous mes principes lorsque mes yeux se posent sur une part miraculeusement indemne, trônant dans son carton et éclairée par un rayon de soleil qui s'extirpait du rideau. On l'aurait dit baignée dans une putain de lumière divine.

Pour être tout à fait honnête, seule sa couleur légèrement étrange m'empêcha d'y toucher.

Une tartine dans la bouche, je m'engage finalement dans mon salon de taille tout à fait honorable, pour le coin. J'abandonne instantanément toute idée de faire le ménage avant l'arrivée de... De qui, au fait ? Quelle abrutie, je lui avais même pas demandé son nom. Bon, c'est pas comme si je connaissais non plus celui de l'autre nana qui vomissait présentement dans ma baignoire. Je n'étais plus vraiment à ça près, j'imagine.

Eh, t'as besoin d'un verre d'eau ?

Les bruits qui me répondirent me firent mettre de côté ma générosité et tua dans l’œuf l'idée de prendre une douche. Le pas traînant, j'ouvre les fenêtres les unes après les autres, laissant s'engouffrer le soleil dans mon antre. Même avec les séquelles de la soirée ─ apparemment animée, l'endroit restait étrangement chaleureux. C'était son super pouvoir et sans doute la raison pour laquelle je l'avais instantanément choisi malgré le loyer scandaleux élevé. L'avantage d'avoir des géniteurs qui troquaient leur non-présence et leur culpabilité contre de la monnaie sonnante et trébuchante n'était plus à prouver.

Je passe devant le grand miroir qui trône contre le mur du couloir qui mène à la porte d'entrée. Je me rends mon propre regard fatigué. Mon mascara a coulé, accentuant mes yeux d'un bleu presque spectaculaires dans la pénombre. On dirait un fantôme. Ou une banshee. Je hausse les sourcils et observe mon reflet faire de même. On se comprenait plutôt bien, lui et moi. Je le quitte finalement sur un clin d’œil, attrape les clefs auxquelles pendent mille et une peluches et accessoires douteux et m'engouffre dans l'escalier raide. Les marches craquent sous mes pieds nus, faisant écho aux grognements de ma tête. J'ai besoin d'appuyer mon épaule sur la porte d'entrée pour l'ouvrir. Elle est vieille et têtue, mais élégante comme une dame âgée. Je l'aime bien, en réalité, même s'il m'est déjà arrivée de dormir contre, incapable de rassembler la force nécessaire à la forcer.

Ma vie était remplie d'aventures.

La porte s'ouvre finalement en râlant, et je m'arrête sur le palier. Mon regard de spectre fou croise celui, vert et tout étonné, d'une jolie jeune femme rousse. Je sais pas trop pourquoi, mais je lui associais bien la voix que j'avais entendu au téléphone. Elle est propre sur elle mais son regard a une lueur hagarde que je remarque tout de suite. Je la connaissais bien, c'était celle que ceux qui sont perdus montrent parfois. Je me sens prise immédiatement d'affection pour elle et je tente un sourire brave qui fait ronronner mon mal de crâne.

Salut.

Sobre. Efficace.
Erel Aubenac
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