« Et dans la houle, nul ne vous entendra crier. »
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sang pour sang (ael)
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Arthur Guyot
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Arthur Guyot
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Mer 2 Sep - 22:57
Liquide colorée qu'il porte sur ses lèvres. Chemise déjà entrouverte, pour la vile présence qu'il s'était lui-même offert. Plat séduisant sur lequel il se pourlechait toujours les babines. Il n'avait suffi que d'une demande envoyé par l'intermédiaire de son téléphone. Écran lumineux qu'il avait tapoté avec le même empressement que la première fois qu'il avait vu son profil. Comme s'il devait encore chasser la solitude de ses draps fraîchement posés. Client qui semblait se faire de plus en plus régulier. Le sorcier préférait se dire que c'était que pour la matière, la garance qu'il prélevait subtilement. Il pourrait le vider à chaque rencontre nocturne. Repeindre son plancher. Pourquoi alors ? Pourquoi pas le vider. C'était une question qui revenait trop souvent. Peut-être bien parce que ce n'est pas ce que ferait Arthur, ce mirage dont il s'affuble un peu trop scintillant pour quelqu'un de son espèce. À moins qu'on parle de cet éclat vermeille qu'il connait que trop bien, du scintillement d'une lame qui lorgne sur la carne. Ça, il connaît, mais pas Arthur. Arthur, il a les mains propres, avides de rien si ce n'est des quelques informations qui passent ça et là, avide de rien se ce n'est du sourire des autres qui rend le sien un peu plus grand encore, les doigts seulement salis par l'encre sombre de son stylo qu'il manie trop rapidement. Arthur n'a rien d'un meurtrier, ne doit pas être recherché. C'est peut-être pour ça que l'autre respire encore. Par sécurité, parce que cette fois, le blond ne veut pas que les choses dégénères, pas alors qu'il était si à l'aise sous ce costume de chair à la belle auréole. Il ne peut tout de même s'empêcher de se demander ce que les gens penseraient s'ils voyaient ce monsieur si respectable s’abandonner dans une chaleur qu'il paie à l'heure. Qu'il achetait la compagnie d'un arracheur de soupirs qu'il ne pouvait avoir qu'entre le crépuscule et l'aube, peut-être le seul moment où le loup s'extirpe réellement avec le cœur battant et les morsures, les grognements et les griffures. Le sang qu'il extirpe de l'amant, croyant pouvoir faire passer les coupures pour l'accident regrettable d'ébats si violents qu'ils abîment. Veines gorgées d'un cruor qu'il semblait plus qu'apprécier, qu'il voulait s'accaparer. Ael évoquait un charme qui pouvait se faire décadent, une séduction trop prenante dont l'on veut connaître la brûlure. Encore et encore. C'est peut-être pour ça qu'il respire, qu'il le fait encore revenir. Ça en plus du sang qui se faisait belle matière à travailler pour sa magie qui aime le grenat de ses artères enténébrées.

Sonnerie de l'entrée qui s’enclenche. Il était là, derrière la porte, il pose son verre pour s'y diriger faisant tourner la serrure pour mieux lui ouvrir. Il se dévoile et comme à chaque fois qu'il se retrouve face à quelqu'un, Arthur sourit. Sourire qui ici n'avait rien de forcé pas que ça soit une chose que l'on devine facilement chez lui de toute façon. Il était de ceux qui joue, qui valse avec le faux, car les dangers ont toujours rôdé, que les attentes ont toujours été trop grandes, mais ça n'a plus d'importance.

— Rentre !

Qu'il glisse son sourire se renforçant sur ses lèvres alors qu'il lui fait signe de ne pas rester sur le pas de la porte. Qu'il rentre parce qu'il a faim, de tout et de rien.

— On t'a vu ? Tu veux quelque chose ?

Qu'il demande comme quelqu'un soucieux de son image. Trop fière, trop propre pour qu'on le voit fricoter avec la pute du Cornac même si lui en réalité n'en avait cure de sa profession qui l'arrangeait tout au plus, mais c'était son masque et il aimait l'idée de faire croire au brun qu'il n'était qu'une sorte de nuisible qu'il ne voulait pas vraiment. Un plaisir honteux auquel il ne pouvait que céder tandis que l'autre n'était là que pour le satisfaire et pas grand-chose de plus. Il l'accompagne jusqu'au salon chaleureux dans lequel trône un divan bleuté qui fait face à la télé. Dans la coin de la pièce, on remarque la cuisine américaine tandis que de l'autre côté, au fond du salon toux deux savent qu'il s'agit de doubles portes coulissant qui s'ouvrent sur la chambre. L'angelot, lui, marche jusqu'au bar de la cuisine, fouillant un instant pour attraper ce qu'aurait bien pu demander Ael. Il lui tend un verre, toujours avec le même sourire.

— J'espère que je t'ai manqué ?

Lui, ou au moins son porte-monnaie, ses billets multicolores qu'il lui laisse quand il s'en va comme des petits souvenirs éparpillés ça et là. De lui et pour ça. Des miettes d'instants qu'il lui vole,  ce toucher qu'il lui impose avec gourmandise, ce sang qu'il prendra encore aujourd'hui. Et il sourit plus grand, toujours plus grand pour montrer ses dents.  
Arthur Guyot
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Ael Sparfel
Staffieux ─ Humain
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Staffieux ─ Humain
Mer 2 Sep - 23:38
Sang pour sang


Tu fous quoi Ael ? Sérieusement, y'a quoi qui déconne chez toi Ael hein ? "Plus jamais", "c'était la dernière fois". Et pourtant t'es là, devant cette porte que tu ne connais que trop bien, mais qu'est-ce qui déconne chez toi ? Les accidents à répétition d'ébats trop brûlants, une nouvelle cicatrice, à chaque fois, sans exception, t'es con ou quoi ?
Et pourtant t'es là, ton doigt appuyant sur cette sonnette parce qu'il t'avait appelé, plus jamais, mon cul ouais. T'es désespérant, désespérant et outrageant, toi d'habitude si méfiant, mais y'a rien à faire, c'est pour le fric que tu te dis, juste pour le fric. Menteur.
Tu mens Ael. Tu te ment à toi-même et tu le sais pertinemment.
Faux jeton avec cet air si assuré, fierté mal placée alors que tu refuses de fuir le danger, une excitation malsaine que te procure ces rencontres qui font naître de nouvelles cicatrices à chaque fois, t'as un grain Ael, t'en as conscience au moins ?

La porte s'ouvre et sa présence s'impose, deux têtes de plus que toi, facile, alors qu'il te sourit de toutes ses dents, t'as horreur de ça, devoir lever la tête pour pouvoir le regarder dans les yeux, putain de géant. Un signe pour te dire d'entrer, de ces signes agités, ceux qui disent de se dépêcher, un pas nonchalant alors que tu t'engouffres dans son appartement et qu'il lâche cette phrase si typique, caractéristique. Une réponse que tu lâches d'un air blasé alors que tu le suis jusqu'au salon au canapé bleuté. Désinvolte sciemment orchestré.

" Je sais pas, peut-être, t'auras qu'à leur dire que ton frère camé à débarqué de la capitale pour prendre l'air de la mer et se refaire une santé."

Un sourire mutin qui se dessine sur tes lèvres alors que tu lâches nonchalamment ta veste sur le dossier du canapé, rien n'avait changé, en même temps pourquoi ça aurait changé ? Un saut habile alors que tu te hisse sur le comptoir de la cuisine américaine d'un bond souple, sans manières, après tout pourquoi t'en aurais ? C'est lui qui t'as appelé, encore, alors pourquoi se gêner ? La réponse tombe alors que tu commences à jouer avec une pomme posée dans le panier à fruit, la faisant jongler d'une main à l'autre comme si tu participais à une compétition olympique, sourcil froncé, signe de ton air plus que concentré.

"Du vin blanc si t'as, sinon une eau gazeuse."

Pas de merci, peste exécrable dans son plus pure éclat, brute et sans attache, désinvolte et se parant de son voile d'invulnérabilité, comme si le monde leur appartenait. Un jeu qu'il avait instauré et dans lequel tu étais entré sans même sourciller, t'étais la pute honteuse qu'il se tapait, très bien, tu le ferais sentir pour de simples numéros sur des billets, un portefeuille avec une tête et capable de marcher. Pretty woman désabusée d'un siècle attardé. Un verre qu'il te tend, un sourire charmant pour l'en remercier alors que la question t'amuse autant qu'elle t'agace, bondissant souplement du bar alors que tu saisis l'objet avec cet air mutin qui te va si bien, rictus moqueur et regard provocateur alors que tu glisses le verre à tes lèvres, une gorgée savamment prise avant toute réponse, félin dans l'âme, chat moqueur et aguicheur alors que tu lâches d'une voix surprise complétement calculée.

"Pas mauvais."

Un sourire qui s'élargit sur tes lèvres alors que tu daignes enfin te tourner vers lui avec ce sourire si parfait, putain de modèle pour dentifrice avec ses dents parfaites et sa chevelure blonde impeccable. Il t'agace autant qu'il te plait.

"Je sais pas, on s'est vu quand déjà ?"

Insupportable pétasse et le pire dans tout ça, c'est que t'adore ça alors que posant ton verre sur le comptoir tu le contournes avec ton air de gamin insolent, un instant seulement alors que ta main vient finalement se poser sur son épaule et que tes lèvres viennent trouver sa nuque pour y déposer un baisé d'une tendresse parfaitement dosée. Un souffle que tu expires, un murmure pour une question dont tu voulais simplement entendre la réponse par pure vanité. Un souffle chaud d'une voix rauque et joueuse.

"Et moi je t'ai manqué ?"
Ael Sparfel
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Arthur Guyot
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Arthur Guyot
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Jeu 3 Sep - 1:32
Il n'aime rien d'Ael, c'est faux pourtant, c'est le sentiment qui persiste alors qu'il le voit prendre possession du comptoir comme si c'était le sien. Il n'a vraiment pas besoin de sourire alors que tout son comportement l'amuse. L'amuse-gueule qui l'amuse. Ça avait quelque chose d'hilarant, quelque chose qui le fait ricaner imperceptiblement juste dans sa tête. Quoi qu'on peut peut-être voir quelque chose qui danse dans ses yeux. Un feu qu'a tout de lumineux, un feu qu'a tout pour brûler. Lui et ses manies, lui et ses airs trop qu'il impose dans un endroit qui n'est même pas le sien. Il n'a été là que quelques nuits éparses perdues au fil des mois qui semblent s'égrener si vite et pourtant, il se croît maître. Lui, celui qu'il cache, n'aurait sûrement rien réprimer des envies qui prennent les entrailles, mais Arthur se contente de sourire, de faire comme s'il ne provoquait rien, ne provoquait rien que du silence. Parce que Monsieur est distingué, monsieur s’efforce d'avoir des manières qui ne peuvent s'oublier que dans un lit quand les entraves se libèrent sous l'impulsion des désirs qui rongent tous liens. Toutes raisons.

Ah ? Tu t'y connais dans le domaine ?

Qu'il demande d'une façon presque innocente, mais il pointe bien du doigt cette profession qu'il exerce comme si elle le condamnait à il ne sait quelle bassesse ; à vivre dans il ne sait quel trou, coincé entre il ne sait quelle aiguille ou sucreries colorées quand il ne s'agirait pas de farine qu'il se foutrait sous les narines. Ael, c'est un peu la seule personne qu'il peut se permettre de mépriser sans pour autant le penser. Il se permet de dire de la merde parce qu'il le peut, que personne en aura rien à foutre si une prostituée se plaint de la façon dont elle pourrait être traitée. Et il n'y a qu'avec lui qu'il pouvait se laisser aller à quelques phrases venimeuses. Avec tous les autres, il doit être cet ange qu'à tout du gendre qu'on voudrait épouser. Et c'est peut-être pour ça qu'il aime bien Ael. Il peut lui faire presque tout ce qu'il peut, lui dire presque tout ce qu'il veut. Et il aime se sentir roi Arthur. L'alias n'ait pas pris sans raison.

Au moins il lui sourit, mais la phrase qui suit est de trop. Ael, il a jamais su quand s'arrêter, a jamais su se gêner de ses phrases qu'il plante comme des échardes. Des mots qui font se crisper les poings, et même Arthur se crisperait alors ouais, la risette se fane un peu, quelque chose se tend d'une façon perceptible, d'une façon trop visible. Ni Arthur ni l'autre n'aiment l'idée qu'on puisse les oublier, les confondre, oublier comment ils avaient pu marquer tant d'endroits, admirer le tatouage que l'autre arbore et en dessiner les contours. Arthur n'était pas n'importe qui. L'autre encore moins. Et eux s'en souvenaient très bien de la dernière rencontre, des derniers baisers, de la dernière saignée. Il voudrait l'insulter, mais préfère le laisser descendre, félin. Il y a d'abord sa main puis ce sont ses lippes qui viennent se perdre sur sa peau. Il ne peut cacher ni le grognement, ni le frisson qui parcourt la peau pour se glisser sur l'échine.

Non. Ne te crois pas plus indispensable que tu ne l'es.

Qu'il grogne, rétorque pour s'amuser alors que Arthur aurait dû le dire avec plus de douceur à défaut d'avouer que oui, qu'il avait voulu le retrouver pour ce qu'il procure outre son sang, ces caresses de minuit. Qu'il appréciait sa pestilente présence qui lui ferait pourtant bouffer s'il pouvait, mais il a encore l'ego qu'est froissé alors par fierté il dira rien de cela, pas tant qu'il n'aura pas les aveux qu'il demande. Non quémande. C'était un impératif et c'était resté bloqué dans sa psyché, le fait qu'il n'est rien de mémorable, qu'il puisse se perdre au milieu d'autres. Il n'aimait pas l'idée qui révulse. Il le pousse sans ménagement contre un mur, jurant avec la tendresse légère dont l'autre avait fait preuve pour l’attiser. C'est ce qu'il attendait non ? Qu'il s'emporte d'une façon ou d'une autre.

— Dis-moi que je t'ai manqué.

Sa poigne saisit ses poignets qu'il bloque au-dessus de la tête de son comparse. Les azurs sont remplis d'éclair et il y a sûrement personne qui pourrait lui dire ce qu'il va faire. Ce qu'il peut faire. Les visages sont proches assez pour que lui-même puisse ressentir le souffle d'Ael sur le sien. Bientôt c'est son myocarde tambourinant contre son torse mais pas avant qu'il l'ait dit, qu'il l'ait avoué. Il se retient de ne pas le frapper, de ne pas se couper pour savoir de grès ou de force la vérité qui devait se cacher quelque part. Il allait lui arracher. Lui prendre des mots tendres en plus de ce faux nom qu'il couinera avec tant d'ardeur qu'il parâitra être le vrai.

— Dis-le

Qu'il répète réaffirmant sa poigne, se rapprochant toujours plus près, enfonçant son regard dans ses orbites. Il n'y a plus vraiment d'Arthur. Ça sent les vestiges d'une jeunesse aride où l'amour était inhospitalier, d'une jeunesse où il fallait toujours briller avec des mots trop durs, tout le temps. Il projette ça sur Ael. Il ne sait pas pourquoi. Le masque s'est effrité et il ne s'aurait dire s'il avait envie de l'enfiler à nouveau ou non. Pourtant, il le lâche. S'éloigne légèrement comme pour mieux respirer, réparer ce qu'il pouvait encore l'être.

— Ou tu peux te casser.

Comme la pute qu'il est. Il pose des billets sur la table. Il lui offre une porte de sortie, une échappatoire qu'il sait de toute façon temporaire. Il n'en avait pas fini avec lui. Il avait des envies à saisir, des perles rubis à cueillir, des désirs à assouvir. Avoue ou cours loin de là alors qu'il respire trop lourdement. Musèle les émotions monstres et les souvenirs endentés de canines coupantes.
Arthur Guyot
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Ael Sparfel
Staffieux ─ Humain
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Staffieux ─ Humain
Jeu 3 Sep - 12:03
Sang pour sang


Une pique lancée comme si de rien n'était, ignorée, comme si tu n'avais rien entendu, peste désincarné alors que cela t'amuses bien plus que tu le voudrais. Le rappelle d'une époque révolu de déjà dix années, celles des vins que vous dégustiez, un passe temps que vous aimiez, de cet autre et ce qu'il t'avait amputé il ne te restait que ça, des sarcasmes et des connaissances en vin blanc. Pathétique et pitoyable s'il en est. Mais la suite pimente le jeu, un coup de massue asséné alors qu'à ta tendresse c'est une écharde qui vient se planter, de celles que tu ne connais que trop bien, celles de ces égos piqués à vif par une aiguille indélicate qui vient se loger dans cet organe fragile que l'égo créé autour des êtres désenchantés. Ne te crois pas plus important que tu n'es. Une aiguille bien plus piquante qu'elle ne le devrait alors que pourtant tu sais qu'il n'en est rien en vérité. Un doute qui persiste et étouffe malgré tout, tu sais ou tu crois savoir ? Horrible sentiment de ce doute dévorant capable de souffler la flamme d'une passion naissante, d'un amour propre à l'agonie, brasiers d'une cheminée mourant dans la nuit. Un soubresaut alors que le jeu change, que le rapport de force s'impose physiquement dans un geste violent suivant l'injonction formulée sans équivoque par ces yeux bleus où trônent cette lueur aussi magnétique que dangereuse. Tes poils se hérissent que tu heurtes le mur avec fracas, un rire rauque qui retentit une fois l'effet de surprise passé alors que c'est un sourire qui vient se dessiner sur ton visage éhonté, un sourire de malice et de moquerie, provocation à peine dissimulée alors qu'il agrippe tes mains sans sommation, qu'il restreint tes mouvements sans même te demander. Ton cœur s'emballe et ton souffle s'échappe alors que tu peux sentir le siens s'écraser sur ton visage. Une nouvelle injonction qui sonne comme une menace, un danger si proche et pourtant si lointain alors que l'excitation du jeu t'emporte et t’enivre, poupée dégénérée qui ne sait pas s'arrêter alors que malgré tes mouvement entravés tu ne te débats pas, seul ton visage affiche cet indomptable de ceux que l'indépendance étouffe de son baisé, cet air de défi teinté d'envie alors que trône toujours cet agaçant sourire de ceux qui se croient invincibles.

N'est-ce pas ça au final qui habitait ton regard en cet instant, cette lueur tant enviée et vantée des indomptables et de leur rébellion sauvage, ce secret terrible et capable de faire sombrer dans la folie ceux pour qui elle s'anime, cette lueur qui dit, cri dans le noisette verdoyant paré d'un sourire arrogant, cette lueur qui sonne comme une promesse fascinante et enivrante, cette lueur qui clame Je ne t'appartiendrai jamais d'un simple regard. Et tu ne dis rien, restant là, ton souffle contre le siens vibrant sous la vibration de battements de cœur déchainés, en cet instant la fougue t'anime autant que l'envie, de ces choses suffisamment rares pour être notées, celle d'un secret non dissimulé alors que nul argent ne pollue ton esprit, ce constat troublant d'une âme sauvage vibrante de passions. Tu le ferais gratuitement. Une évidence que tu taira, un secret qui mourra avec toi alors qu'il te lâche finalement pour se détourner, une déception que tu caches sous un air surpris alors que ton sourire si agaçant s'efface de tes lèvres charnues. La suite te prenant totalement au dépourvu alors qu'il pose l'argent sur la table et que la proposition tombe, celle de se casser.

Sois raisonnable Ael, prends l'argent et tire toi, y'a un truc de vraiment pas net chez ce gars. Tu le sais, tu le sens depuis cette première cicatrice marquée en toi, depuis ce premier accident comme il les appelle. Ta raison vacille, paumé, casse toi j'ai dis. Casse toi et ne te retourne pas, ne reviens pas. Jamais.
Un élan alors que ton bras agrippe le siens dans un geste presque automatique et c'est sans réfléchir que tes lèvres viennent se plaquer sur les siennes sans plus de cérémonie. Pauvre taré bon à se faire interner, poupée déglinguée par la vie qui refuse d'être réparée, irrécupérable et aliénée alors que lèvres collées aux siennes pendant de longs instants tu savoure ce moment avant de retirer ton emprise d'un air désinvolte, un murmure qui tu souffles, à peine audible alors que délaissant l'argent sans même un regard tu te saisis de ta veste gisant encore sur le canapé bleu. Une simple réponse pourtant lourde de sens alors que tu figes dans ton avancée vers la sortie, dos à lui alors que ta réponse tombe, une simple vérité qui ne peut être dissimulée, que tu choisis de dévoiler.

" Je suis désolé. Je peux pas. Je peux pas dire ça."

Un silence avant que ta voix rauque ne s'échappe à nouveau, pleine de désolation et de regrets alors que tu ne feins rien, laissant tomber ce jeu de manipulation que tu manies pourtant si bien, rattrapé par ta propre vérité, désolé, sincèrement désolé.

"J'en suis incapable."
Ael Sparfel
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