Comment te décrit-on ? A bien des égards, il serait juste de considérer Maël comme sujet à deux personnalités : celle qu’il affiche face à ses hommes de la Marine Marchande, et celle qu’il garde pour lui ou à son cercle restreint. Non pas qu’il ait un quelconque problème mental ou qu’il soit lunatique. Disons plutôt que n’ayant jamais su concilier les deux en même temps, il a appris à aborder le problème d’une autre manière : son autorité et sa rigueur restent en mer, tandis que son silence et sa mélancolie n’ont cours que sur terre. Il n’y a bien que seul sur sa Vieille Hermine, son voilier en bois de 11 mètres, que son esprit semble s’apaiser. A la rencontre du meilleur (ou du pire ?) des deux mondes, il lui arrive de partir des jours durant en haute mer pour se ressourcer et réfléchir sur ce que le monde peut bien lui offrir. Aujourd'hui, Maël est lieutenant chef de quart sur un bateau océanographique.

Depuis quand vis-tu à Cornac ? Qu'y fais-tu ? Ses ancêtres, son grand-père, son père et Maël lui-même sont natifs de Cornac. Le nom Kerouac a d’ailleurs été, avant même les guerres mondiales, synonyme de respect et de prospérité. Depuis, la concurrence toujours plus féroce dans la pêche, les quotas imposés par l’Union Européenne et le désintérêt des nouvelles générations pour la Marine Nationale ou Marchande ont eu raison des Kerouac, qui se sont quasiment tous détournés de la mer pour exercer des métiers dits "tertiaires". Tous, sauf Maël qui a depuis toujours ressenti un lien particulier avec cette vaste étendue qu’est l’Océan Atlantique. Après avoir récupéré la Vieille Hermine, unique vestige du glorieux héritage marin des Kerouac, il se tourna très jeune vers la Marine Marchande en continuant ses études à l’Ecole nationale supérieure maritime (ENSM) de Cornac. Amoureux de cette ville et fier de son héritage maritime, Maël se sent prêt à redonner aux Kerouac leur place d’autrefois.

As-tu de la famille sur place ? Ayant longtemps occupé Cornac et ses alentours, la famille Kerouac s’est peu à peu dispersée dans toute la France. Entre la volonté de faire prévaloir la culture française sur la culture bretonne par l’Etat français, et les difficultés économiques afférentes à l’univers marin et breton de manière générale, il ne reste guère plus que ses vieux parents et son unique sœur Elena, de 2 ans son ainé, sur Cornac. Des cousins éloignés sont également restés en Bretagne, mais dans de plus grandes villes comme Brest ou Rennes.

Quels sont tes désirs et tes peurs ? As-tu un rêve ? Lorsqu’il ouvre certains livres anciens recueillis chez ses grands-parents après leurs morts, Maël est toujours émerveillé de voir ses ancêtres sur de majestueux bateaux, partant tantôt dans les eaux froides nord atlantique ou près des Açores. Il se délecte des histoires contées par ces mêmes ancêtres, leurs découvertes, leurs craintes… Son rêve est de redonner ses lettres de noblesses à la marine, qu’elle soit de plaisance, marchande ou militaire. Qu’il puisse également explorer les points les plus reculés du globe, des îles Kerguelen à la Polynésie françaises en passant par la Patagonie. Et s’il peut en profiter pour mettre en avant les Kerouac, cela n’en sera que meilleur.

As-tu un signe particulier ? Des personnes avisées pourraient reconnaître les mains rugueuse d’un marin. Autrement, à part ses yeux vert d’eau typique des Kerouac et sa condition plutôt athlétique, Maël ne dispose d’aucun signe particulier.